Patrick Fievez habite Troisfontaines et a rejoint l'association dès qu'il a appris son arrivée dans sa commune. Les voitures (une soixantaine, sur les 80 de la collection) ne sont pour l'instant que stockées dans l'ancienne usine. Mais à terme, un vrai projet muséographique est envisagé.
Unique en son genre, le Musée de la 2 CV quitte la vallée de la Bruche : ses locaux du Framont menaçaient ruine et les deuches ont trouvé un nouveau toit une quarantaine de kilomètres plus loin, en Moselle.
Ce type d'affirmation est toujours un peu risqué, mais, en l'occurrence, le risque est limité : c'est le seul musée de la 2 CV au monde. Certes, un Hollandais ouvre de temps en temps sa collection privée, mais ce n'est pas comparable. C'est donc une attraction unique, et cette exclusivité quitte l'Alsace. Le musée passe d'une usine désaffectée à une autre, des environs de Grandfontaine (le Framont, pour être précis), près de Schirmeck, à ceux de Troisfontaines, près de Sarrebourg.
Et, surtout, donc, du Bas-Rhin à la Moselle et de l'Alsace à la Lorraine. Une vraie révolution culturelle pour un musée créé par une association baptisée Alsace Club 2 CV…
Ceci dit, la nouvelle adresse n'est qu'à 40 petits kilomètres de l'ancienne.
Et, au-delà de toute considération administrative, le volant des deuchistes a d'abord été guidé par la nécessité. Troisfontaines est apparu comme une solution à adopter en urgence, tant les locaux du Framont, où le musée est installé depuis 1998, étaient délabrés. Ils n'étaient plus seulement vétustes, mais dangereux.
« Le bà¢timent tombait en ruines, rappelle Pascal Irlinger, secrétaire de l'association Musée de la 2 CV-Alsace Club 2CV. Il y avait un risque pour les membres, les visiteurs et les voitures ! à‡a s'est aggravé l'an dernier : une poutre s'est affaissée, la grêle a percé la toiture… L'eau n'avait pas le temps de sécher entre deux pluies. Et nos voitures sont sensibles à la rouille : une 2 CV et l'eau, ça ne va pas ensemble ! »
Le musée pensait déménager depuis environ cinq ans. Des médias l'avaient évoqué, et des propositions étaient venues de l'autre bout de la France : de Bretagne, du Sud-Ouest… « On a répondu par la négative. On voulait rester acteurs du musée. On cherchait près de chez nous. »
La commune de Troisfontaines s'est mise sur les rangs au bon moment (au printemps 2010), en proposant aux deuchistes d'investir une ancienne cristallerie, dans l'un de ses trois bourgs, Vallérysthal. Un long bà¢timent des années 60, percé de fenêtres, accueillera le musée sur une surface « de l'ordre de 1 500, 1 700 m² ». à€ côté, un espace d'environ 500 m² sera destiné au magasin de pièces détachées.
Le déménagement a commencé en septembre. Une soixantaine de deuches (sur 80) ont effectué les 40 kilomètres séparant les deux sites. Reste aussi à transbahuter les tonnes de pièces. « On est très contents d'être là , assure Pascal Irlinger. Trouver de tels locaux, avec cette surface, c'était inespéré. Et puis, ici, on se sent les bienvenus. Il y a la volonté de nous accueillir et de développer ce projet de musée. »
Pour l'instant, les voitures s'entassent dans l'ambiance gris-sale-poussiéreuse commune à toute friche. Mais l'endroit devra être rénové et, par rapport au Framont, c'est déjà du logement cinq étoiles. « Je me demande comment on a pu tenir douze ans là -bas ! »
Le magasin de pièces devrait être ouvert à l'occasion de la rencontre des 21 et 22 mai (lire encadré ci-contre). Pour l'inauguration du nouveau musée, il faudra raisonnablement attendre deux bonnes années. D'ici là , quelques deuches d'exception devraient être exposées dans le magasin.
le 03/05/2011 à 00:00 par Textes : Hervé de ChalendarPhotos : Jean-Marc Loos
Source : http://www.lalsace.fr/actualite/2011/05 ... est-limite
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