PLUX a écrit :En France il y a toujours eu peu de syndiqués soutenus plus ou moins par une population frileuse.
Sur ce thème là, si tu veux mon avis. D'abord dans la famille, il ne nous serait jamais venu à l'esprit de se syndiquer. Les gars du syndicat picolaient comme des trous et ceux qui en faisaient partie, même si tous n'avaient pas un penchant pour la bouteille, n'étaient pas considérés comme les plus courageux même s'ils étaient compétents dans leurs métiers. Dans les défilés ça braillait, c'était souvent vulgaire et ça non plus ce n'était pas dans nos habitudes (bien qu'à trois garçons on aient été souvent très bruyants). Ceci explique peut être cela, ou en partie.
Vus les dégâts, je n'aimerais pas qu'on me tienne pour responsable à tord de certains dégâts.
Dans la famille on ne donnait pas non plus nos responsabilités à d'autres. On ne vociférait pas des insultes pour espérer obtenir quoique ce soit. Simple question d'éducation et de bon sens.
PLUX a écrit :Mais par contre, d'accord ou pas avec les rerevendications et/ou leurs méthodes (68 n'a pas été mal dans le genre) je n'ai jamais entendu parlé de personnes refusant une semaine de congés de plus (15 j puis 4 semaines puis 5) ou contre des augmentations de salaires ou plus de protection sociale.
C'est vrai et pourtant les congés payés n'ont pas que du bon. Je veux dire que c'est une forme d'acquis mais il y a d'autres modèles de repos plus effectifs. Et faire croire qu'on peut en avoir toujours plus en en faisant toujours moins, c'est aussi un slogan électoral qui ne tient pas la route et qui ne sera pas respecté non plus. Certaines personnes ont la santé, la force physique et psychique, peut-être aussi moins de contraintes familiales, ils peuvent se contenter de quelques semaines par an et un jour de repos de temps en temps. Pour d'autres moins bien logés, huit ou dix semaines ne suffiraient pas. Ce ne sont que deux cas de figure, il y en a certainement beaucoup d'autres, difficile de trouver un juste milieu et de contenter tout le monde (ne serait-ce que pour ça).
Rien de mieux que juillet ou août pour faire passer une loi (ou plusieurs) surtout si elles sont impopulaires.
Sinon et bien oui, beaucoup sont capables d'accepter des avantages sans jamais se mouiller, ni au travail, ni dans la rue ni nul part ailleurs. Je ne parle pas des 10% de la population qui sont les plus pauvres et ne participeront pas au mouvement.
PLUX a écrit :Mais pour mouiller le maillot (gilet jaune ces derniers temps) il y a moins de monde. Et en France malheureusement il faut montrer sa force avant de discuter.
Perso j'ai toujours mouillé le maillot au travail. Pris la formation à cœur, des responsabilités aussi, les miennes d'abord, puis petit à petit d'autres pour les autres. J'ai quitté l'école très tôt, j'ai bossé sans compter mais toujours avec dans l'idée, ma formation, le métier et la perspective d'avoir suffisamment de connaissances pour les transmettre à d'autres, et peu importait le nombre d'heures. De pouvoir en vivre vraiment et dignement. Maintenant et de cette manière, j'ai un peu une grande gueule mais c'est mieux comme ça. A chacun de voir où il préfère mettre sa force.
Ceci dit je respecte ceux qui mettent la leur dans la rue et contre l'état à défaut de pouvoir/savoir faire autrement. Il y a beaucoup à réfléchir et à comprendre de ce mouvement (même si parfois ça s'embrouille un peu). Prendre des responsabilités dans son quartier, sa commune, non seulement ça aide mais aussi et surtout ça donne un angle de vue différent, et sûrement plus large que de faire ses huit heures par jours et de s'en contenter ou s'en plaindre. Ça aussi c'est mouiller le maillot, pas besoin d'aller s'entretuer. Beaucoup se fichent aussi éperdument de la lutte des classes, même moderne. Ils ne sont pas très riches mais pas assez pauvres pour y prendre part.
PLUX a écrit :Dans la situation actuelle, la population et les gilets jaunes eux même doivent arriver à faire confiance à plusieurs d'entre eux pour les envoyer discuter et accepter ce qu'ils en diront et retireront.
Car actuellement le gouvernement pourrait dire n'importe quoi, il y aura une surenchère.
Si on pouvait comprendre qu'on est tous différents, même si on ne peut se regrouper que par classe, et que le dialogue peut être constructif pour peu qu'on le veuille, on aura déjà fait un pas, au moins pour le prolétariat. La confiance aussi est sûrement une des choses les plus difficiles à retrouver lorsqu'on l'a perdue. Dans les responsables, il n'y a pas que des verreux et on est pas tous fait pour être chef. Si certains pouvaient être responsable d'eux même ou retrouver au moins un semblant de civilité, ça permettrait à d'autres de conserver leur outil de travail acquis péniblement aussi.
PLUX a écrit :Les journalistes reprenant sans les commenter les revendications les plus loufoques font passer ces revendications pour légitimes.
Sur une radio ce matin, un journaliste en énumérant les hypothétiques annonces de Macron a évoqué pêle mêle la démisssion de Philippe Et aussi celle de Macron sans dire que si la 1ère est encadrée par la constitution la 2ème n'est qu'une affaire personnelle et que Macron est légitime jusqu'au bout de son mandat.
C'est pourtant le boulot d'un journaliste de retransmettre l'information le plus fidèlement possible. Peu le font, beaucoup agissent par intérêt, déforment, provoquent et profitent du fond de commerce, les naïfs eux jubilent.
Ceci dit c'est très intéressant d'écouter plusieurs avis même s'ils divergent du nôtre, même si parfois ça nous paraît extrême ou invraisemblable. Quitte à dire parfois soi-même une grosse connerie, c'est bien parfois d'émettre un avis, de discuter, tant que ça reste constructif. Ça permet de se forger une opinion, une personnalité, un caractère et de les mesurer.
Pour finir, quand je pense au temps qui est passé dans la rue, le nombre de manifestants et leur force, la détermination qu'ils ont, il y a de quoi monter beaucoup de boîtes (mais depuis quarante ans et dans les conditions actuelles, pas en France).
Si au lieu de faire des kilomètres en parcourant Paris, les plus jeunes se mettaient sur les routes et allaient les faire d'atelier en atelier, de pays en pays, ça ne leurs rapporterait peut être pas beaucoup d'argent mais ils auraient d'abord une formation solide, pas chère et durable. Balancer des coups de pieds, retourner des bagnoles et foutre le feu tout les cinquantes mètres c'est sûrement très démonstratif pour l'instant, mais ça ne les mènera à rien quelque soit les mesures prises par la suite. Ce n'est que mon avis et tant pis si je suis à contre courant.
Salutations