Oh mon camion-on-on-on!!!
Posté : 01 avr. 2022, 09:00
Sur le post de ma rénovation de Fury Road vous avez pu apercevoir le camion Saviem SG5 que j'ai donné à mon voisin et qu'il a magnifiquement réhabilité. Ce n'est pas son premier lifting et je vais vous raconter son histoire depuis que j'en ai fait l'acquisition pour la première puis la deuxième fois. En 1991 j'ai achevé une grosse partie des travaux titanesques de l'ancienne ferme jurassienne que j'ai transformée en auberge, auberge qui tourne à plein régime depuis déjà trois ans. Nous avons, ma femme et moi, démarré ce projet avec les moyens du bord (nous sommes encore jeunes) et les travaux sont financés au coup par coup au fur et à mesure des rentrées d'argent des deux saisons touristiques d'été et d'hiver. La France n'est pas encore dans le naufrage qui nous accable, il y a de l'argent à gagner pour peu que l'on soit motivé, et nous le sommes. Pour les travaux, j'ai usé une vieille R5 attelée à une remorque minuscule en bois avec lames de ressorts dignes des vieilles diligences, puis d'autres véhicules jusqu'à une Renault 4 F6 que j'ai scalpée en pick-up. Bien sûr, nous avons fait tous ces travaux nous-mêmes pour la majeure partie puisqu'après des études en agriculture j'ai bifurqué vers le bâtiment qui m'a tout appris. Or, un copain qui est en région parisienne me signale par téléphone qu'il m'a trouvé un petit camion. Il est chef de garage dans la commune dont je suis issu et est en train de faire renouveler son parc de véhicules. Il me cite le nom de SG5 qui ne me parle absolument pas et m'engage à faire une offre d'achat au conseil municipal de cette ville. Je lui demande combien je dois proposer et il me répond "500 francs, de toutes manières ce camion on n'en veut plus et ils ne savent même pas ce que c'est!" . Je m'exécute donc et, rapidement, il m'est signalé par courrier officiel que mon offre a été acceptée et que je peux venir chercher le véhicule. En fait, je n'ai même pas à me déplacer car mon ami va me livrer lui-même ce camion en compagnie d'un copain mécanicien municipal. Ils prennent doc la route à la fin de leur semaine de travail pour plus de cinq cents kilos de mètres par la nationale. Bien sûr, ils tombent en panne, c'est une durite de gas-oil en caoutchouc qui est rompue, pas de problèmes on la manchonne avec un tube de stylo bille et, fouettes cocher. Ils arrivent nuitamment, les retrouvailles sont chaleureuses et je découvre avec stupeur ma nouvelle acquisition, un magnifique camion-benne dans son jus municipal, c'est à dire vraiment pas massacré. Le moteur a dû faire plus de tours au ralenti en attendant que les agents qui ne sont pas encore, à cette époque, habillés comme des Playmobil fluorisés, le rejoignent pour rejoindre à vitesse très réduite le quartier général vers 11h45. A cette heure, selon les dires de mon camarade, les mains de tous les mécaniciens s'ouvrent automatiquement, les clefs de thérèse et les marteaux tombent par terre et tout ce beau monde rejoint le vestiaire.
Blague à part ce camion va m'être très utile car j'ai de gros travaux de terrassement pour le parking de l'auberge, la terrasse-balcon et autres "détails". Contrôle technique reçu les doigts dans le nez, mon nouvel utilitaire bleu de France s'attaque vaillamment à toutes les tâches que je lui propose. Je ne suis plus obligé de faire livrer sables et graviers que je peux aller chercher moi-même par 4 tonnes, je peux aller faire mon bois dans la forêt, dépanner des copains qui m'ont aidé à la construction, aller chercher à Grenoble un groupe électrogène pour un scieur du plateau, aller faire du béton à Nantua pour un copain chauffeur de car. A cette occasion, je suis parti ventre à terre avec la bétonnière Ransome à lourde cuve de fonte et moteur Bernard W 110. Les roulements de roue sont de type à rouleaux et certainement pas faits pour rouler à 100 sur un aussi long parcours ce qui fait qu'au retour de cette "corvée" je perds une roue dans la montagne. Pas grave, le laisse la bétonnière sous la surveillance de mon cher Papa assis sur un muret, file chez le garagiste, retrouve une goupille pour me dépanner, me dépanne et retour maison. Un jour cependant en passant dans un cahot mon siège s'enfonce avec le plancher et je me retrouve presque assis sur la roue frénétique, la cabine est mûre à point. Sur nos deuches, la faiblesse vient du châssis, sur tous ces SG2, 3,4 et 5, elle vient de la cabine qui se cisaille au niveau des passages de roue. Je fais donc l'achat d'une cabine d'occasion aux Neyrolles chez un garage poids-lourds Renault et un week-end avec deux copains nous entamons le démontage de la vieille carrosserie. Albert, qui ne sait pas par où commencer, me demande "qu'est-ce que je fais?" "Ben, démontes!" Et là, par la calandre déposée, mon joyeux acolyte tire sur la goupille qui maintient les câbles de frein à main sur leur levier d'armement. Le garage est en pente et les 3 tonnes et demie se mettent gentiment en branle pour tenter d'écraser le fautif, qui essaie de retenir l'engin en s'arque boutant à dos par le pare-chocs, contre ma voiture qui est garée plus bas. Heureusement, le "clonck" produit par le relâchement subit par le levier de frein libéré et le départ lent du camion tueur ont mis mes sens en alerte, je bondis sur le levier de vitesse et le tire violemment en arrière pour passer un rapport à l'arrache, la bête est terrassée, immobilisée. Le soir, autour certainement d(une fondue, tout cela finit gaiement et mon pote étrenne son nouveau surnom de "la goupille"...
La vie avance doucement et, en 94, je ne trouve plus l'utilité de ce camion, je décide de le revendre à des bûcherons associés pour la somme de 2500 fr, belle plus-value!
La vie avance encore, nous avons revendu l'auberge, rentamé la restauration d'une ancienne grange, on divorce, ,mon monde s'écroule, je quitte tout pour m'installer dans la Loire et acheter une troisième grosse maison que je restaure à son tour. Je me suis mis à mon compte et retourne fréquemment travailler dans le Jura. Je passe régulièrement devant mon vieux SG5 abandonné dans la cour du maçon qui l'a racheté aux petits bûcherons, il n'a pas bonne allure, a roulé chargé jusqu'à la gueule à traîner le cul par terre par des routes salées. Un jour de 2008 je crois, je n'y tiens plus et demande à racheter mon ancien joujou. Pour 900 euros (il est dur en affaires!) je repars au volant du Saviem pour rejoindre la Loire, suivi par ma nouvelle compagne et sa fifille qui respirent l'âcre fumée du diesel mal comprimé sur 150 km, en plus, il pleut, moi, je biche.
Mais voilà, la cabine est à nouveau pourrie, voire cancéreuse. Pas ,grave, on la tronçonne et la démonte J'ai acheté à un casseur une cabine pompier en parfait état pour 700 eu. Dans le marchandage, il me cède pour le même prix, l'essieu avant, l'hydrovac et toutes les pièces que je peux glâner.Donc Nous avons remonté l'essieu "neuf" (car les pompiers entretiennent merveilleusement leur matériel) et il me faut rejoindre dans la cour de la maison le garage où attend la cabine que j'ai repeinte à neuf. Mais pour cela, je suis obligé d'aller me retourner au bout du chemin pour franchir le porche. Comme c'est une boite à câbles, il n'y a plus de levier (resté sur la cabine) je passe la première en tâtonnant, il me reste le pédalier, je démarre le berlingue et je file Au bout du chemin, je braque à gauche dans le chemin adjacent, entame la pente, débraye et profite de la masse pour reculer (trop compliqué chercher la marche arrière avec les câbles) et je reviens
Blague à part ce camion va m'être très utile car j'ai de gros travaux de terrassement pour le parking de l'auberge, la terrasse-balcon et autres "détails". Contrôle technique reçu les doigts dans le nez, mon nouvel utilitaire bleu de France s'attaque vaillamment à toutes les tâches que je lui propose. Je ne suis plus obligé de faire livrer sables et graviers que je peux aller chercher moi-même par 4 tonnes, je peux aller faire mon bois dans la forêt, dépanner des copains qui m'ont aidé à la construction, aller chercher à Grenoble un groupe électrogène pour un scieur du plateau, aller faire du béton à Nantua pour un copain chauffeur de car. A cette occasion, je suis parti ventre à terre avec la bétonnière Ransome à lourde cuve de fonte et moteur Bernard W 110. Les roulements de roue sont de type à rouleaux et certainement pas faits pour rouler à 100 sur un aussi long parcours ce qui fait qu'au retour de cette "corvée" je perds une roue dans la montagne. Pas grave, le laisse la bétonnière sous la surveillance de mon cher Papa assis sur un muret, file chez le garagiste, retrouve une goupille pour me dépanner, me dépanne et retour maison. Un jour cependant en passant dans un cahot mon siège s'enfonce avec le plancher et je me retrouve presque assis sur la roue frénétique, la cabine est mûre à point. Sur nos deuches, la faiblesse vient du châssis, sur tous ces SG2, 3,4 et 5, elle vient de la cabine qui se cisaille au niveau des passages de roue. Je fais donc l'achat d'une cabine d'occasion aux Neyrolles chez un garage poids-lourds Renault et un week-end avec deux copains nous entamons le démontage de la vieille carrosserie. Albert, qui ne sait pas par où commencer, me demande "qu'est-ce que je fais?" "Ben, démontes!" Et là, par la calandre déposée, mon joyeux acolyte tire sur la goupille qui maintient les câbles de frein à main sur leur levier d'armement. Le garage est en pente et les 3 tonnes et demie se mettent gentiment en branle pour tenter d'écraser le fautif, qui essaie de retenir l'engin en s'arque boutant à dos par le pare-chocs, contre ma voiture qui est garée plus bas. Heureusement, le "clonck" produit par le relâchement subit par le levier de frein libéré et le départ lent du camion tueur ont mis mes sens en alerte, je bondis sur le levier de vitesse et le tire violemment en arrière pour passer un rapport à l'arrache, la bête est terrassée, immobilisée. Le soir, autour certainement d(une fondue, tout cela finit gaiement et mon pote étrenne son nouveau surnom de "la goupille"...
La vie avance doucement et, en 94, je ne trouve plus l'utilité de ce camion, je décide de le revendre à des bûcherons associés pour la somme de 2500 fr, belle plus-value!
La vie avance encore, nous avons revendu l'auberge, rentamé la restauration d'une ancienne grange, on divorce, ,mon monde s'écroule, je quitte tout pour m'installer dans la Loire et acheter une troisième grosse maison que je restaure à son tour. Je me suis mis à mon compte et retourne fréquemment travailler dans le Jura. Je passe régulièrement devant mon vieux SG5 abandonné dans la cour du maçon qui l'a racheté aux petits bûcherons, il n'a pas bonne allure, a roulé chargé jusqu'à la gueule à traîner le cul par terre par des routes salées. Un jour de 2008 je crois, je n'y tiens plus et demande à racheter mon ancien joujou. Pour 900 euros (il est dur en affaires!) je repars au volant du Saviem pour rejoindre la Loire, suivi par ma nouvelle compagne et sa fifille qui respirent l'âcre fumée du diesel mal comprimé sur 150 km, en plus, il pleut, moi, je biche.
Mais voilà, la cabine est à nouveau pourrie, voire cancéreuse. Pas ,grave, on la tronçonne et la démonte J'ai acheté à un casseur une cabine pompier en parfait état pour 700 eu. Dans le marchandage, il me cède pour le même prix, l'essieu avant, l'hydrovac et toutes les pièces que je peux glâner.Donc Nous avons remonté l'essieu "neuf" (car les pompiers entretiennent merveilleusement leur matériel) et il me faut rejoindre dans la cour de la maison le garage où attend la cabine que j'ai repeinte à neuf. Mais pour cela, je suis obligé d'aller me retourner au bout du chemin pour franchir le porche. Comme c'est une boite à câbles, il n'y a plus de levier (resté sur la cabine) je passe la première en tâtonnant, il me reste le pédalier, je démarre le berlingue et je file Au bout du chemin, je braque à gauche dans le chemin adjacent, entame la pente, débraye et profite de la masse pour reculer (trop compliqué chercher la marche arrière avec les câbles) et je reviens